bloc notes

Samedi dernier, l’école de La Chapelle-sur-Oreuse a pris le nom de « Pierre Cattin-Vidal ». Pierre Cattin-Vidal fut maire de ce beau village 21 ans durant et l’école lui doit beaucoup. Nous étions nombreux pour cette manifestation symbolique et chaleureuse, en présence des enfants et petits-enfants de M. Cattin-Vidal.

L’après-midi, l’heure était à l’inauguration officielle de l’école élémentaire de Vinneuf.  On y retraça le long chemin qui, de la prise de décision à la réalisation, dut être emprunté pour toucher enfin au but.

Présence aussi au vernissage du Salon des Arts de l’Association Culturelle de Michery.

Mais, il faut bien l’avouer, la tête absorbée par autre chose et le cœur en peine.

Patrick Esnault nous a quittés, terrassé par la maladie. Patrick, l’efficace adjoint aux finances. Le complice des bons et mauvais jours, bouillonnant d’humour et d’amitié… Ah, que ne sait-on pas retourner le sablier du temps !...  

Nathalie Dauchez a séduit son public vendredi dernier à Serbonnes.

 Elle se produisait dans le cadre du festival « Contes givrés en Bourgogne », festival dont le Conseil Général, via la Bibliothèque Départementale de l’Yonne, est partenaire. Elle présentait, avec un minimum d’accessoires, des tableaux d’une vie plongeant ses racines dans le passé jusqu’à l’arrière-grand-mère nommée « La Luitote » : moments d’une rare intensité.  

Concert de haut vol, ce dimanche, en l’église de Courlon : « Obsidienne » y donnait le concert annuel organisé par la municipalité et ouvert à tous. Je veux souligner ici de deux traits la qualité de la prestation : jeu parfait des instrumentistes, souci de la pédagogie, communion exemplaire avec le public, rien ne manquait ! Peu importait la pluie qui battait le pavé, les auditeurs voyageaient en musique, du psaltérion à la cornemuse, en passant par la vièle à archet ou le crouth... On retrouvera bientôt Obsidienne, notamment aux "Fêtes de l'âne" à Sens.

 Souvent, on me questionne au sujet du « mariage pour tous » : « et vous,en tant que maire, que ferez-vous ? » Je vois bien qu’il y a quelque agitation autour de la question : « transgression majeure », « indispensable débat », «  stratégie d’évitement », « clause de conscience », «  gêne des maires »…voilà  des affirmations qui ne conduisent pas nécessairement à prendre de la hauteur ! Je comprends aussi que la perspective du « mariage pour tous » peut heurter des représentations établies de longue date. Mais comment juger du projet de deux êtres qui s’aiment ?...Allons, si la loi est votée, il faudra bien qu’elle s’applique !...

Ceci dit, de vous à moi, le changement je ne l’attendais pas forcément, maintenant, à cet endroit. Je veux dire, pour parler vite, que le « sociétal », d’accord. Mais qu’il n’occulte pas le « social » ! Où il y a tant d’urgences.

Tenez, donnons de l’écho au nouveau cri d’alarme lancé par le Secours Populaire Français, la Croix-Rouge, les Banques alimentaires et les Restos du Cœur : l’aide alimentaire européenne est menacée !  Réunies ce jour, les associations avertissent : elles ne pourront pas faire face à la hausse des besoins en nourriture si l’Union Européenne ne remplace pas le PEAD  (Programme Européen Aux plus Démunis) dont la suppression est prévue pour janvier 2014.

En voici bien un « indispensable débat » ! En 2011, 130 millions de repas ont été distribués en France grâce au PEAD…

 Dans ses « coupures de presse », Le « Monde Diplomatique » rapporte que, selon le magazine en ligne Slate.com, une équipe de chercheurs britanniques a développé un algorithme qui utilise les données de localisation des téléphones mobiles pour prédire où leurs propriétaires se trouveront au cours des vingt-quatre prochaines heures. Erreur moyenne : tout juste vingt mètres…    

Je tombe des nues: si c’est vrai, pour amour de la liberté, mieux vaut remiser le portable !





Ici, pas de délai, pas de sursis. Les mots, les images vont plus vite que la pensée. Une information chasse l’autre et nous laisse comme touchés par « l’épée du rien ». Les informations…Autrefois, on disait « les nouvelles ». Dans ce monde de l’instantané, une « nouvelle » n’est nouvelle qu’à peine énoncée. Certes, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Mais est-ce trop demander que s’arrêter deux minutes pour regarder en profondeur ? Ou bien, pour reprendre les mots du poète, « ne jamais perdre de vue l’invisible »...

Tentons de nous poser. Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) au sein de l’Union Européenne vient d’être adopté par le Parlement. Ce traité donne un pouvoir démesuré à la Commission Européenne et prive les Etats de leur souveraineté budgétaire. 72% des Français souhaitaient un référendum sur cette question (sondage CSA du 27 août dernier). Ne serait-ce que pour savoir de quoi il retourne… Plus de 100 économistes lancent un appel contre ce traité et préconisent notamment de réorienter la Banque Centrale Européenne. Pas de sursis : pertes et profits.

Au moment-même où le Sénat débutait l’examen du projet de loi autorisant la ratification de ce traité budgétaire européen,  un projet de directive européenne

sortait de l’ombre. Il prévoit de soumettre la sécurité sociale aux procédures d’appels d’offres. C'est-à-dire que la sécurité sociale soit assimilée au secteur marchand !

J’ai accueilli mardi dernier plusieurs de mes collègues maires du Nord-Sénonais. Nous sommes confrontés, dans l’exercice de nos mandats, aux difficultés d’accès aux soins médicaux que rencontrent nos administrés. En effet, la densité médicale de notre territoire est de 50 médecins pour 100 000 habitants alors que la moyenne régionale s’établit à 100 pour 100 000. La moyenne d’âge de nos  praticiens est de 55 ans  - dont 4 ont aujourd’hui plus de 60 ans-. La question des remplacements est ainsi particulièrement sensible. Nous avons convenu de suivre cette question de très près sous l’égide de deux entités unies : Sivom du Nord Sénonais et CCYN.

Demain dimanche s’achève le festival « Handy’ Art »  organisé par la MDPH. Une magnifique initiative qui vise à valoriser le travail créatif des personnes en situation de handicap. Une très belle réussite. 

S’achève aussi  la quinzaine d’actions « Agissons pour la liberté des graines ». Il s’agit de contester la mise au rencart de semences d’origine par celles brevetées, commercialisées et stérilisées par les multinationales de l’agroalimentaire.

Entendu dans les allées de « Cités 89 » lors de mon passage éclair à la « Journée des Maires », vendredi dernier: « moi, je suis pour le développement durab ! ».  Du rab ? Une petite faim, sans doute…

Samedi, le centre de planeurs du Sénonais a fêté ses 40 ans! Belle occasion pour mesurer le chemin parcouru et concevoir de nouveaux projets. Félicitations et bon vent au club !

Autre façon de tutoyer les étoiles : la Grange de Pailly recevait Eve Marie Bodet (violon et chant), David Gastine (guitare et chant) et Tony Bonfils (contrebasse et chant) pour un spectacle intitulé « Trénet Manouche ». Du grand air, du grand art !

Association Ardev, la Grange de Pailly : http://asso.ardev.free.fr

Le « Printemps des Poètes » menacé ? Une profonde et légitime inquiétude grandit à l’annonce de l’amputation de 40% de la subvention 2012 allouée par le Ministère de l’Education Nationale. Si cette décision devait être confirmée, l’existence même du « Printemps des Poètes » se trouverait mise en péril.

Dans la lettre que j’adresse à Vincent Peillon, ministre de l’Education Nationale, j’écris notamment:

Faut-il rappeler l’apport irremplaçable du « Printemps des Poètes » pour les établissements scolaires et les enseignants ? Par son aide à la manifestation annuelle, devenue incontournable, par sa « poéthèque » régulièrement enrichie et ses ressources nombreuses, le « Printemps des Poètes » est inscrit dans l’univers pédagogique français. En ce sens, il accompagne utilement la mise en œuvre des programmes scolaires qui s’étendent du lire à l’écrire des textes poétiques.

 Cette décision est d’autant plus paradoxale qu’elle intervient au moment où le label « école en poésie » est lancé, avec le réseau de l’OCCE.

Elle est d’autant plus paradoxale que le Ministère de la Culture, de son côté, bien qu’à budget réduit, maintient sa subvention.

 Monsieur le Ministre,

 Le « Printemps des Poètes » contribue  à bâtir pas à pas une politique culturelle qui sache donner toute sa place à la poésie. Je suis, en ce qui me concerne, particulièrement honoré d’être maire d’une petite commune qui a reçu le label « Village en poésie ». J’en mesure les effets sur nos propres pratiques comme sur les pratiques éducatives.

 Aussi, je vous le demande instamment : rétablissez la subvention 2012 à son niveau initial. 

« C’est à la poésie que tend l’homme ». Louis Aragon.

 Veuillez croire, monsieur le Ministre, en l’assurance de mes sentiments dévoués,

Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, intervenir auprès du Ministère par simple lettre.

Site du Printemps des poètes : http://www.printempsdespoetes.com

Pourquoi le cacher : les événements sportifs de samedi et dimanche derniers n’ont pas suscité chez moi un fol enthousiasme. Entre l’affaire des paris truqués en hand-ball -en cours d’instruction-, les larmes de crocodile des « stars » du ballon rond au sujet de leur future imposition (tendez la sébile, les voilà sur la paille !…), pour ne citer que cela, je me sentais bien loin du rêve olympique…

C’était sans compter sur celui qui, vigilant, à l’affût, veille pour moi sur les résultats sportifs marquants.

Mathieu, donc, m’alerte : l’ESVC (pardon : l’Entente Sportive Vinneuf -Courlon)  s’est imposé en Coupe de Bourgogne face à l’équipe de Sainte Appolinaire, club de promotion d’honneur. Score final 2 à 2 après prolongation, victoire par tirs aux buts. Preuve que quand on en veut ! « Bravo les petits ! » disait le commentateur…

Ce  matin était brumeux comme en octobre.  « L’heure exquise et matinale que rougit un soleil soudain… »  selon les vers de François (attention, pas Jean-François !…) Coppée. Bien besoin, en effet, de soleil pour diluer les brouillards !

Il y avait, hier, du soleil dans cette belle manifestation contre le traité européen, pompeusement appelé « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ».  Ce traité appelé demain devant l’Assemblée Nationale, comment ne pas le porter à la connaissance du peuple ? Il serait bien utile d’avoir une idée exacte de ce qu’est et sera la politique en Europe aujourd’hui et demain ; de ce qu’elle n’hésite pas à faire prétendument en notre nom.  On y rappelle « la nécessité de maintenir des finances publiques saines et soutenables » et « la nécessité d’inciter et au besoin de contraindre les Etats membres en déficit ». Les articles 7 et 8 allant à forcer les Etats contractants au soutien obligatoire de la Commission lorsqu’elle met un pays à l’index et, mieux encore, instituant la délation entre Etats membres (Art.8.1) !... Quel grand pas en avant !...

Du soleil, il en faudra pour avaler la pilule du nouvel effort financier demandé aux collectivités locales. En effet, le nouveau président du comité des finances locales a annoncé que le gouvernement prévoit pour 2013 un « gel des dotations ». Gel suivi d’une baisse d’un milliard et demi pour 2014 et 2015. Pas encore officiel, sans doute, mais dans le droit fil des déclarations de Marylise Lebranchu (Les Echos du 25/09/12) comme de celle du Président de la Cour des Comptes.

Autres vers de Coppée : A travers la brume automnale

Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre

Du regard(…).

Les feuilles du jardin, comme les illusions ?....

Allons, il est aussi de bonnes nouvelles : l’ami Michel Etiévent (*) publie, aux éditions Gap, un nouvel ouvrage « Paroles de  résistance ». Un livre de superbe facture. Toujours ce souci du détail historique et de la documentation. On y lit le courage de femmes et d’hommes qui se levèrent « pour combattre la barbarie et redonner des couleurs à la dignité ». Une leçon d’humanité.

(*) Pour se procurer le livre, contacter Michel Etiévent. Immeuble le Doron. 520 avenue des Thermes. 73 600 Salins-les-Thermes.

Vendredi dernier, la session du Conseil Général a débuté inopinément par la présentation d’un vœu des élus du groupe UAY portant sur les propos du Premier Ministre au sujet de « Sous-préfectures en surnombre ». Le texte lu par Jean-Baptiste Lemoyne, basé sur la crainte de fermeture éventuelle de Sous-préfectures dans l’Yonne, réaffirme son attachement au maintien du réseau préfectoral dans le Département.

Bien.

Reste que les gouvernements précédents nourrissaient les mêmes projets, sans que l’UAY n’émette de protestation aussi nette... Alors, cet engouement soudain, à la faveur du changement de gouvernement, c’est de bonne guerre ?

Je ne le pense pas : tout juste une escarmouche de cour de récréation.  Je considère que la présence de l’Etat dans l’Yonne telle qu’elle est aujourd’hui est satisfaisante : une Sous-préfecture à Sens, une autre à Avallon et la Préfecture à Auxerre. Je m’opposerais donc à toute réduction de cette présence, quelle que soit la couleur politique du gouvernement qui la conduirait.

C’est la raison pour laquelle je n’ai pas voté contre le vœu de l’UAY. Alors que la plupart de mes collègues du groupe « Citoyens et solidaires » votaient contre, je me suis abstenu. Abstention manifestant un désaccord profond sur la forme choisie par l’UAY. Et une inquiétude en ce qui concerne les intentions gouvernementales, même si elles ne sont pas encore tranchées, en la matière.

Un dernier mot : en politique, il faut voir plus loin que le bout de sa carte d’adhérent. Relisons et méditons Victor Hugo : « République, c’est bien. Tâchons que le mot n’empêche pas la chose. »…

- Le décret du 1^er. mars 1852, toujours en vigueur, précise que la tenue officielle des maires doit se composer d’un chapeau français à plumes noires avec ganse brodée en argent, d’un habit bleu avec des broderies en argent et d’une branche d’olivier. Ce décret n’a jamais été abrogé ! A une question posée, en 2001, par le sénateur Serge Mathieu sur ce point, le ministre a répondu que le décret cité est tombé en désuétude et qu’il n’apparaît pas nécessaire de l’abroger. Il s’agirait donc, si l’on en croit le ministre, d’une « survivance historique »…

Sans doute, mais : ça s’arrête quand la « survivance » ?....

- Le Front National tient son « Université d’été » le jour de l’automne…  Un été qui n’en finit plus ?...

- J’entends sur les ondes de France Inter (le 19 septembre) un invité -dont je n’ai pu relever le nom- qui s’agaçait : « si ça continue comme ça, jusqu’où ça va s’arrêter ?... ». Peut-être une définition de la distance de freinage…