Lors de l’assemblée plénière du Conseil général (17 juin), après l’audition du maire de Lézinnes et du représentant syndical, le conseiller
général d’Ancy le Franc, Alain Henry, a prononcé un vibrant plaidoyer. Il m’a autorisé à en rendre compte et je l’en remercie. En effet, le cas de l’usine de Frangey a une valeur fortement
symbolique. Voici quelques extraits :
« Asseoir encore plus son hégémonie et gagner toujours plus et le plus vite possible : voilà le seul verset de la bible de chez
LAFARGE ! Et des autres grands groupes d’ailleurs ! Les dégâts humains, sociaux et économiques qu’une telle logique du fric induit, ils s’en lavent les mains, laissant le soin aux
collectivités territoriales et à l’Etat d’assurer sans moyens la survie des victimes. C’est une drôle de société où l’HOMME en chair et en os n’est plus le centre des préoccupations mais
simplement une machine à fabriquer de l’argent pour une minorité de nantis. (…)
C’est en effet un véritable drame que provoque cette fermeture totalement injustifiée.
Drame humain déjà pour les 74 salariés de l’usine et les dizaines d’autres familles touchées
directement par une fermeture (transporteurs par exemple).Un grand nombre de salariés se sont fixés dans le secteur, ont fait construire, ont pris des responsabilités dans les collectivités et
les clubs, ont des enfants qui fréquentent nos écoles – composantes essentielles d’une vie normale dans une région rurale qui perd ses services et sa matière grise-. (…)
Drame social et économique majeur également pour le canton d’Ancy le Franc, pour le Tonnerrois
exsangue, pour le département de l’Yonne et surtout sa partie sud. Cette éventuelle fermeture accentuera indéniablement les inégalités entre les territoires.
Le Tonnerrois, je viens de le dire, souffre et même n’en peut plus. Les entreprises d’importance ont fermé leurs portes et voilà qu’un des
fleurons de cette région sinistrée veut fermer, entraînant le déclin voire la fermeture d’autres entreprises sous traitantes (et elles sont légion les entreprises qui travaillent avec Lafarge,
telle cette entreprise de transport d’Argenteuil qui parle d’une perte de 25% de son activité).
C’est pourquoi j’ose insister devant notre assemblée pour dire à chaque élu que la bataille qui s’engage pour garder Lafarge est
décisive. On ne peut plus perdre un seul emploi sous peine d’arriver au point de NON RETOUR, et donc de ne plus pouvoir redynamiser cette région, même par temps de vaches
grasses.