Il est rare que l’occasion m’échappe de consigner des dérapages verbaux qui, pour involontaires qu’ils soient, prêtent à sourire. Aussi, avant de basculer dans 2013, le moment de les relire n’est pas mal choisi…

J’ai apprécié : « Il me faut un bidon pour ne pas tomber en carafe » (un automobiliste sur TF1). Ou encore : « Il va falloir ensemble et à plusieurs s’ouvrir à la réalité » (Nicolas Hulot). Bien senti aussi, sur RTL : « Le bateau a été stoppé en plein vol ». Et, dans la bouche de Benoît Hamon : « C’est une question très ancienne qui n’a rien de très nouveau ».

Plus récemment, lors d’une inauguration officielle à Villeneuve-la-Guyard : « Pour terminer, avant de conclure… ». Et un médecin, sur France Info, à propos de cas de grippe A en Haute Savoie : « Les gens qui vont bien n’ont pas de soucis à avoir »… Trésors de la Langue qui trébuche : une source jamais tarie.

Allez, comme disait Luc Chatel, qui fut Ministre de l’Education Nationale : «  A qui ce n’est pas arrivé d’avoir des propos qui dépassent la parole ? »…

Suite à ma dernière lettre aux abonnés de ce blog, on m’interroge sur la question de la gratuité des transports scolaires. Les personnes intéressées pourront consulter le blog de mon ami Nicolas Briolland (www.nicolasbriolland.net) qui a traité cette question après la session du 14 décembre.

Que je relève tout de même quelques incohérences du « Document d’Orientation Budgétaire » soumis à discussion le 14/12/12. Le problème des transports y est évidemment abordé.

Après plusieurs lignes, utiles, pour rappeler le cadre dans lequel se situe la problématique des transports (notamment la Loi d’Orientation des Transports Intérieurs), le texte énonce le « cadre limitatif à la prise en compte de la demande croissante des transports publics afin de ne pas fragiliser les finances publiques du fait de la hausse des prix qui en découle ». Dans cette démarche, une « Commission de restructuration des Transports » a été créée. Ses travaux ont abouti, outre plusieurs autres mesures, à :

- l’adoption d’un nouveau Règlement Départemental des Transports Scolaires.

- la création d’une régie départementale des Transports.

Ensuite, suivez le raisonnement, il est indiqué que, en dépit de la qualité de ces mesures, ces dernières ne parviendront pas à juguler l’important impact financier et budgétaire généré tant par les contrats en cours que par les mesures prises par l’Etat. Concernant ces mesures, le texte cite étrangement, après l’augmentation de la TVA, le « rallongement des vacances de Toussaint »…Or, il me semblait que, durant les congés scolaires, les cars ne circulent pas…  

Poursuivons : la majorité départementale propose d’engager, en 2013, plusieurs chantiers. Parmi lesquels : « préparer l’activation de  la Régie et dimensionner les services à lui confier en exploitation ».

Là, je me pince : il a été dit plus haut que les mesures prises ne seront pas de nature à diminuer les coûts et l’on apprend maintenant qu’elles ne sont pas encore mises en œuvre ! Il conviendrait tout de même de commencer par là puis, avec le recul nécessaire, d’en analyser les effets.

Qu’à cela ne tienne, il est aussi écrit en cours de route, parmi les chantiers à ouvrir :

«  Prendre toutes les mesures (…) notamment en sollicitant des usagers un effort mesuré ». (*)

Que recouvrent ces mots sinon la fin de la gratuité des transports scolaires ?

(*) Curieux : il existe deux versions de ce paragraphe. Dans celle qui figurait sur le CD « Débat d’Orientation Budgétaire », la partie soulignée ci-dessus n’existe pas. Mais elle figure sur un document similaire qui m’a été remis en 5^ème. Commission. Simple erreur matérielle ?   

Drôle d’idée, tout de même, d’ouvrir un magazine dont il est dit qu’il serait avantageusement destiné à un lectorat féminin. Peut-être l’attrait de connaître les « 15 pistes » pour atteindre le bonheur vantées en couverture. Evidemment je n’attendais pas de révélation en la matière, d’autant qu’à titre personnel le bonheur est là. Mais puisqu’on a une fois encore échappé à la fin du monde, autant prendre ses marques...

Voyons. Il paraît que « ça bouge au rayon bonheur. Economistes, scientifiques et sociologues n’ont jamais autant planché sur le sujet ». Heureux hommes… Alors, ces pistes ? Allons-y, en désordre : sourire façon Julia Roberts, éteindre la télé (surtout la nuit), s’endormir en comptant ses succès, potiner sans complexe, chausser ses baskets, chouchouter sa sœur, célébrer ses anniversaires dans l’allégresse… Haut niveau de philosophie, n’est-il pas ?

Mais la prose se veut aussi consolatrice : « une augmentation de salaire ne rend heureux que quelques mois … Alors, on fera contre mauvaise fortune bon cœur… ».  

Et cette autre piste : découvrir « l’art de procrastination ». C’est-à-dire de remettre à plus tard ce qui peut être accompli aujourd’hui. « C’est tout bénéf ! » est-il énoncé.

Aïe ! Pourvu que le gouvernement ne prenne pas le conseil à la lettre ! Sinon, le changement…

« Des notes et des mots » à Villeneuve la Guyard. Pour célébrer le cent cinquantenaire de la naissance de Claude Debussy (1862-1918), une manifestation était organisée sous l’égide de la Direction des Affaires Culturelles du Conseil général de l’Yonne (Directeur : Max Malaurent), de la municipalité de Villeneuve la Guyard et avec la collaboration artistique de l’Ecole de Musique et de Théâtre Yonne Nord. Claude Debussy a passé plusieurs étés à Bichain, avec Lily. Il y a composé plusieurs œuvres dont 3 mouvements de « La Mer ». Très belle réussite, en présence d’André Villiers et de Patrick Gendraud : conférence très pédagogique prononcée par Marie-Jeanne Baeli, concert empli de charme et de virtuosité, exposition… « toute notre âme fut ravie »…  Bravo à toutes et à tous !

On a beau se colleter avec le langage technocratique, aussi abscons que soporifique, celui-ci montre une résistance hors du commun. Le verbe « impacter » a remplacé « affecter ». L’adverbe « présentement » a disparu : il semble qu’on lui préfère « au jour d’aujourd’hui ». On n’énonce plus des arguments « en matière de » mais, excusez du peu, « en termes de »…Adieu l’expression « il s’agit de… », voilà « on est sur… » . « Clairement » ! Tout se passe comme si ce langage cherchait à toutes fins à se distinguer du langage courant comme du langage populaire. Mettre à distance…

Dans le même ordre d’idées : les schémas. Les schémas sont des documents d’orientation et de planification d’une politique particulière. Bref, ce sont des plans.

Un plan, tout le monde connaît : celui du métro, celui qu’on griffonne pour se rendre quelque part. Le bon plan. Celui que l’on établit avant la rédaction. Il y en a même dans le calendrier des Postes ! Mais un schéma ?

Le schéma, souvent, cela renvoie à de longs cours de mathématiques : tu ne comprends pas ? Fais donc un schéma !  Si le schéma est évolutif, on l’imagine, comme dans un cauchemar, en lombric se mouvant étrangement sans trop savoir où… Et je ne connais pas de citoyen qui, chaque matin établisse son SQJDA : schéma quotidien du jour d’aujourd’hui…

Vendredi dernier, au Conseil Général puis lors de deux réunions consécutives, invasion de schémas !  Schéma départemental conjoint de protection de l’enfance et de la jeunesse (SDCPEJ), schéma départemental des enseignements artistiques (SDAE) *, Schéma régional d’organisation des soins (SROS), Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR), Schéma départemental des collèges (SDC) *, Schéma départemental d’aménagement numérique du territoire (SDANT) … Au secours !  

Vivement le Schéma départemental pour parler simplement (SDPPS) !

SDAE : selon le document d’orientation budgétaire, ce schéma doit être réécrit. A ma question de savoir par qui et si les élus seront associés à sa rédaction, embarras du Président. La réponse viendra plus tard…

SDC : il s’agit du fameux schéma qui aurait pu prévoir l’implantation d’un collège à Sergines… La question, toutefois, revient à l’ordre du jour. Elle finira par s’imposer.

Chaleureuse remise de dons après la tenue du repas-spectacle du 18 novembre. Le 18 novembre dernier était organisé  à la salle communale de Courlon un repas spectacle destiné à apporter du soutien aux « Restos du Cœur » et à « Vivre solidaire », alors même que le sort du PEAD devait être examiné par les dirigeants européens. Cette initiative  fut un succès. Une chaleureuse cérémonie a marqué ce succès samedi en fin de matinée à la mairie de Courlon.  

JeanYgnard (Restos du Coeur), Sébastien Riotte (Vivre solidaire) et Laura Desvignes (Comité des Fêtes).

L’après-midi, moment de partage et d’amitié à la cérémonie de Sainte-Barbe au Centre de Secours de Sergines, où le Lieutenant Patrick Lauret a dressé un bilan précis des interventions effectuées par les sapeurs- pompiers.

Parfois, sur le sentier de vivre, on perçoit des signaux si proches, pourtant de loin venus. Je n’ai jamais rencontré Michel Naudy. Mais c’est peu de dire comme sa plume, sa voix teintée d’Ariège, comptait. Comme un fanal.

Comptait… Michel Naudy n’est plus.

Journaliste engagé, virulent dans le meilleur sens du terme, il avait expérimenté toutes les facettes du métier : l’écrit, l’investigation, la chronique, la  télévision aussi (on se souvient peut-être de son émission « Droit de Regard »).

Pendant une (trop) brève période il donna des chroniques régulières au mensuel « Regards ». Cela s’appelait- on me corrigera au besoin- « Vu de mon scooter ». Chaque fois le même régal : sur son scooter, Michel Naudy rencontrait tous les travers, tous les bonheurs de la condition humaine qu’il décrivait avec férocité parfois, humour souvent, humanité toujours.

L’acuité de son regard : dans un texte du 23 juin dernier, il avait ces mots : « Mais désormais, finies les amusettes. Tous les pouvoirs en main, les dominants du jour n’auront plus la moindre excuse. Les marchés financiers sont là qui les attendent et avec eux on ne plaisante pas. Déjà on parle de rigueur rose, déjà les fédéralistes s’avancent, déjà on discute de nouveaux abandons de souveraineté nationale. Déjà. »

Dira-t-on de l’engagement de Michel Naudy qu’il fut

« un rêve modeste et fou

Il aurait mieux valu le taire(…) » ?

Michel Naudy a mis fin à ses jours dimanche dernier.  

Je me demande si je ne vais pas m’acheter un scooter…

Avec mes collègues du groupe « Citoyens et solidaires » au Conseil Général, nous avons consacré notre vendredi à une importante réunion de travail : de nombreux sujets - parmi les plus brûlants- abordés, des pistes tracées, des décisions… Au bout du compte, le sentiment partagé d’une grande satisfaction renforcée par la certitude d’une cohésion, d’une unité qui n’étouffe pas les personnalités.

Samedi soir, premier concert de l’Ecole Intercommunale de Musique et de théâtre Yonne -Nord à Vinneuf. « Extrême Quintette » en première partie, pour une superbe mise en valeur des cuivres : Luce Perret et Tristan Saudemont (trompettes), Harmonie Moreau (cor), Pierre-Emmanuel Duchemin (trombone) et, pour le tuba, Fabien Tissier que l’on surnomme parfois « Titien »...

En deuxième partie, une audition d’élèves : classes de saxophone, de piano et de chant. Une prestation de qualité : on aura notamment remarqué une émouvante « Sonate au clair de lune »… Félicitations aux élèves et à leurs professeurs.

A noter sur les agendas : Dimanche 16 décembre, à Villeneuve-la-Guyard, Claude Debussy à l’honneur : « des notes et des mots ».  Une initiative placée sous l’égide de la Direction des Affaires Culturelles de l’Yonne.     

Ce dimanche, si la neige n’est pas au rendez-vous, Noël n’est pas loin. Marché de Noël à Courlon-sur-Yonne.