Collier de perles
Selon le journal l’ « Indépendant », notre collègue conseiller général Guy Bourras, présentant ses vœux à Saint-Julien du Sault -commune dont il est maire-, aurait gratifié son auditoire d’un -je cite l’article- « discours qui sort quelque peu des sentiers battus, mettant de côté le politiquement correct. Et tant pis si ça dérange ».
Remarquez, il devrait encore être possible de « sortir des sentiers battus », voire de « déranger » -ce qui, en soi, est plutôt louable- tout en conservant une certaine élégance. Au lieu de ça, et toujours si j’en crois le journal, le maire de Saint-Julien du Sault aurait réglé ses comptes avec Cyril Boulleaux, maire de Villeneuve-sur-Yonne. C’est que Guy Bourras, pas besoin de lui présenter des vœux de bonne santé : la santé il l’a ! Peut-être grâce à une juste consommation d’agrumes? Très branché « nouvelles technologies », on savait notre Guy sujet à quelques cauchemars dont Orange serait la cause. Le voici décernant un prix « Pamplemousse » (plus fort que le « prix Citron » !) à Cyril Boulleaux. Original, sans aucun doute. Mais gare aux pépins…
Guy était en verve (« inspiré », selon Alain Chaboteau). Il se fendit donc d’un couplet à propos du mariage pour tous. Assaut d’ironie facile, il fit mine de s’interroger : « à qui les enfants de deux papas vont-ils offrir le collier de nouilles qu’ils auront confectionné avec leurs copains ou leurs copines de maternelle, à l’occasion de la fête des mères ? ». Voyons Guy, ne sois pas nouille, ouvre donc les yeux sur la réalité : cela fait des lustres que les enseignantes et enseignants de maternelle ont appris à faire avec les familles recomposées, décomposées, déchirées parfois, monoparentales et tant de cas de figures ! Pour la fête des mères, pour la fête des pères et, surtout, dans tous les moments de la vie. Toi qui (dans le même discours, quelques lignes auparavant) te montrais si lyrique et, pour le coup, si peu original : « qu’y a-t-il de plus beau que l’amour en ce monde ? ». Veux-tu que je te dise, Guy ? De plus beau, j’ignore. Mais je sais ce qu’il y a de pire...