bloc notes

Tout cela vient en cascades. Jérôme Cahuzac entendu par la Commission d’enquête parlementaire chargée d’établir d’éventuels dysfonctionnements des pouvoirs publics. Le maire de Corbeil Essonnes placé en garde à vue dans une enquête sur une tentative d’homicide involontaire pouvant être lié à un système de fraude électorale mis en place par Serge Dassault. Ziad Takieddine qui admet devant les juges avoir versé des rétrocommissions remises en liquide et destinées à financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. La garde à vue de Bernard Tapie prolongée : l’homme d’affaires est entendu depuis lundi matin par la brigade financière pour des faits présumés d’escroquerie en bande organisée…

A ce point la boussole s’affole, la Rose des Vents s’évente… Je lis dans le Trimestriel « Regards » sous la plume de Catherine Tricot : « La démocratie qui se construit depuis plus de deux siècles cherche son souffle. L’atmosphère est plombée par les affaires (…) sans parler de l’étau qui se resserre autour de l’ancien Président de la République. Les assauts de l’extrême droite, dans la rue ou sur les réseaux sociaux, comme la poussée du parti de Marine Le Pen, sont des effets de la panne politique et démocratique(…) ».

Et je songe à ces vers de Roger Beaumont (qui fut Inspecteur de l’Education Nationale et avec qui j’eus honneur et plaisir à travailler) :

Comment rendre leur transparence

A ceux qui tracent le chemin ?

Et comment blâmer la carence

De ceux qui ne voient pas demain ?

Ce qui reste de leur confiance

Tiendrait dans le creux d’une main (…)

Oui, Roger, «  à ces temps de cerises, il manque un refrain »…

Ma belle Hélène à la manœuvre : chef de chœur, dimanche dernier à Chatillon (Hauts de Seine). Un moment particulièrement émouvant. Félicitations !

Grand moment lors de la réunion plénière du 21 juin dernier au Conseil Général : l’examen du prétendu Schéma Départemental de Développement des Enseignants Artistiques (SDDEA). Je ne l’ai pas voté (voir rubrique « documents/SDDEA »). Jean-Claude Cara et l’ami Guy Paris sont intervenus aussi dans le même sens. Le ton est vite monté !... « Hypocrites ! » a lâché Patrick Gendraud, 1er. Vice Président, en charge du dossier.  Le coup était plutôt bas : le Président André Villiers préféra supposer que l’on n'avait rien entendu…

« Tu vois, me glisse en fin de séance Alain Henry, tu vois comme ils n’aiment pas… ». C’était vu d’avance : la majorité départementale n’aime pas qu’on la bouscule sur le fond.

Aussi perd-elle vite ses nerfs. Elle tente de faire flèche d’un brin tordu de paille.  On me dit que j’en rajoute pour profiter de la présence de la presse. Pensez-vous : j’avais avancé les mêmes propos lors de la réunion de 5^ème. Commission la semaine passée. La presse n’était pas là. Patrick Gendraud non plus d’ailleurs…

Mais c’était jour de Fête de la Musique. Pour calmer un peu notre Patrick, je lui rappelai la chanson de Jacques Brel : « Bien sûr, nous eûmes des orages… ».

Quand même, je ne suis pas allé jusqu’au refrain…

La dernière session de Conseil Général avait un ordre du jour chargé. Au point que certains de nos collègues eurent du mal à tenir la distance … L’Yonne Républicaine écrit que le Président Villiers dut jouer de la sonnette pour ramener les brebis égarées devant un café au sein de l’hémicycle. Il faut dire qu’à cet instant l’Opposition en séance était majoritaire…

Au cours de la séance, j’ai posé la question suivante au sujet des accidents survenus sur la RD 939 en début de mois. 

Monsieur le Président, chers collègues,

Puisque nous sommes dans le domaine routier, j’entends intervenir au sujet de la série d’accidents qui se sont produits sur la RD 939 en sortie de Thorigny-sur-Oreuse les 6, 7 et 8 juin. Cette portion de RD faisait l’objet de travaux de renouvellement, par gravillonnage, de la bande de roulement entre Thorigny-sur-Oreuse et Soucy.

Il a été dénombré 5 accidents en l’espace de 72 heures sur ce secteur. Selon les témoignages qui m’ont  été rapportés, et qui se rejoignent, la route -coupée le matin du premier jour - avait été rouverte à la circulation en fin d’après-midi du même jour, en l’absence de signalisation spécifique. Les panneaux de limitation de vitesse n’auraient, en effet, été installés que suite au troisième accident.

Nous sommes donc face à une situation bien particulière. Répondre qu’il serait inéluctable que pareils faits se produisent  dès lors que des travaux sont exécutés sur une route est un peu fort de café : nous avons tous vécu l’inverse ! Des travaux peuvent se dérouler sans entraîner une telle cascade !  Reporter la faute sur les conducteurs, coupables de conduire trop vite, est tout autant insatisfaisant. Il me semble d’ailleurs que les victimes auraient mérité un minimum d’empathie et meilleure considération.

Car voyez-vous, nous ne sommes pas ici dans le domaine de la tôle froissée ou du pare-brise détérioré !  Il s’agit en l’espèce de 5 véhicules déclarés en état d’épave. Il s’agit d’une vertèbre fracturée, de points de suture à la tête. Il s’agit de traumatisme crânien, d’une double fracture du bras gauche. Il s’agit de coupures, de contractures et d’hématomes. D’un traumatisme cervico-dorsal, d’un autre au thorax et de contusions multiples.

Nul ne peut considérer les conséquences de ces faits en matière d’arrêts de travail, d’effets secondaires, pour ne parler que de cela, comme des faits anodins.

Je poserai donc les deux questions suivantes :

- Y a-t-il eu défaillance quant à la conduite des travaux et - si oui- celle-ci est-elle identifiée ?

- Quelles leçons entend-on tirer de ces événements de sorte qu’ils ne reproduisent plus ? 

La réponse apportée à la suite indique que l’examen des causes de la situation n’est pas achevé. Le Président Villiers a eu les nécessaires mots de compréhension et de réconfort à l’adresse des victimes. A suivre, donc.

Jeudi, dans la salle communale de Courlon-sur-Yonne, j’avais invité(avec Dominique Bourreau) les  élus des communes du Nord Icaunais, les praticiens et les représentants de l’ARS (Agence Régionale de Santé) pour évoquer les problèmes de la couverture médicale dans notre secteur. Monsieur Guichard et Madame Niel, de l’ARS, ont présenté les divers aspects du « Pacte Territoire  Santé », rendu public par madame la Ministre de la Santé en fin d’année dernière.  Nous avions d’ailleurs, avec Pierre Marrec (Président du SIVOM du Nord-Sénonais) et Dominique Bourreau (Président de la CCYN) été reçus au siège de l’ARS au lendemain de la publication de ce Pacte.

Le Docteur Jean-Michel Garnier a présenté son association « Pôle Nord » dont le but est d’organiser un réseau de praticiens dans le Nord de l’Yonne afin de mieux répondre à la demande de soins dans notre secteur. Nous reviendrons sur les buts de ce Pôle de santé et sur le rôle que les élus pourraient être amenés à jouer pour le conforter.

Reste que si cette initiative donne du corps à la résolution de la problématique, on ne saurait y voir- le Docteur Garnier l’a indiqué  lui-même - la seule et unique solution. Dans l’urgence et le concret se pose par exemple l’inquiétante question du remplacement du Docteur Bonnardot à Sergines qui quitte ses fonctions en fin d’année…   

Bonne nouvelle : après des mois d'âpres débats, le Parlement européen a rétabli aujourd’hui le budget de l'aide aux plus démunis pour la période 2014-2020 au niveau qui était le sien durant les sept années précédentes.

Les dizaines de milliers de bénévoles qui agissent chaque jour sur le terrain pour venir en aide aux personnes les plus démunies vont pouvoir souffler et poursuivre leurs actions. Alors que le 8 février dernier, les 27 s’étaient mis d’accord sur une enveloppe d'à peine plus de deux milliards d’euros pour cette aide aux plus démunis, dans le cadre du budget pluriannuel de l’Union européenne contre 3,5 - 500 millions par an - au cours de la période précédente, les eurodéputés ont rétabli ce montant lors d'un vote en première lecture à Strasbourg, en ouvrant toutefois le champ d'utilisation de l'aide à une "assistance matérielle de base" ou au financement de "mesures d'accompagnement" à l'insertion sociale.

L’annonce de la mort du jeune Clément Méric, tué par des « skinheads », des extrémistes, des crânes autant dégarnis sur le dessus qu’à l’intérieur – appelons-les comme on veut-  fait froid dans le dos. Frisson aussi devant la partition que jouent certains. Devant les amalgames. Devant la parole complaisamment donnée par de grands moyens d’information à des responsables de groupuscules.

Je songe à cet instant au rapport 2010 de feu le « Médiateur de la République » qui dénonçait le « burn-out (1)» de la société française : « Le burn-out de la société française trahit un besoin urgent de bâtir de nouvelles espérances à la hauteur des efforts fournis. (…) Les enjeux déterminants ne trouvent pas de réponse politique à la hauteur »…

Relisons Charlotte Delbo :

je vous en supplie

faites quelque chose

apprenez un pas

une danse

quelque chose qui vous justifie

qui vous donne le droit

d’être habillé de votre peau de votre poil

apprenez à marcher et à rire

parce que ce serait trop bête

à la fin

que tant soient morts

et que vous viviez

sans rien faire de votre vie.

(1) Comme si la langue française n’était pas assez riche pour évoquer un état de dépression, d’épuisement ou d’implosion….

D’excellents moments en perspective. Notez-le sur vos tablettes !

Ecole de musique et de théâtre Yonne Nord

Salle des fêtes - COURLON-SUR-YONNE

THEATRE

SAMEDI 15 JUIN

20h30

Molière

« Le Bourgeois Gentilhomme »

Atelier théâtre+orchestre+classe de chant

                                                                                   DIMANCHE 16 JUIN

15h30

« Meurtre au château »

Patricia Hennegrave

Professeur et metteur en scène : Martine Leroy

Musique de scène composée par les élèves de la section création musicale.

Audition d’élèves après entracte.
ENTREE LIBRE.

La Commission Permanente du Conseil Général avait accordé en avril une subvention de 7000€ au CIDDF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (1)) pour l’expérimentation d’un dispositif de protection des femmes victimes de violences conjugales en très grand danger. Le but est de fournir à des victimes identifiées un téléphone portable ne permettant de correspondre qu’avec trois numéros (police/gendarmerie, plateforme de l’association pour orientation rapide en cas de crise).

Une convention de mise en œuvre avec tous les partenaires a été approuvée le 31 mai. Une initiative salutaire pour lutter contre ce fléau.

(1)   CIDFF 89 : Le Phare. 8 avenue Delacroix. BP 90179 89002 Auxerre cedex.

Tél : 03 86 42 00 50 - accueil@cidff89.fr

A l’issue de la Commission Permanente du 31 mai, Marc Senoble, (PDG du groupe Senoble)  était invité à présenter l’état d’avancement  de son programme « Recherche et développement », déployé dans le cadre du « Pôle de compétitivité  Vitagora». C’était la journée sans tabac : on eut donc droit aux yaourts…

Vitagora est un pôle de compétitivité, une entité indépendante regroupant divers acteurs autour d’une problématique « goût nutrition santé ». Il a pour objectif de regrouper des PME et des groupes dans des projets communs de recherche et de développement en y associant des laboratoires. Le Conseil Général  est un partenaire financier et accompagne les programmes développés par le groupe Senoble.

Marc Senoble et sa collaboratrice ont donc disserté sur les programmes en cours, soulignant le fait que, sans Vitagora, l’entreprise ne serait pas en mesure de financer de tels programmes de recherche. Bien.

Question posée à propos de l’installation du siège de la direction de Senoble à Bruxelles : ne créerait-elle pas problème en matière notamment de civisme économique ? Il fut répondu que nenni. (1) Simple adaptation pour une meilleure stratégie économique et pour des  facilités successorales - sous réserve que les enfants acquièrent la nationalité belge, ce qui pour certains est assez couru…-.  Parce que, c’est vrai, Marc Senoble ne fait pas de politique, selon ses propres termes. Même quand il dit qu’en France la « fiscalité est débile »…

Ah, Marc, veux-tu déplorer le fait que le niveau d’imposition des entreprises du CAC 40 est anormalement faible et, en tout cas, beaucoup plus faible que celui qui touche les PME ? Veux-tu souligner que la fiscalité -qui ne date pas de mai 2012, tu ne l’ignores pas- a besoin d’une réforme profonde marquée par une volonté de justice et d’efficacité. A la bonne heure !

N’empêche, un collègue du Toucycois buvait du petit lait à t’écouter. Il partagea son émotion, si forte, si juvénile qu’il en était attendrissant : « Enfin on parle de l’entreprise ici, enfin on est dans la réalité ! Je le dis à qui veut l’entendre : le profit, ce n’est pas un gros mot ! ». Et encore une fois (pour que « qui » ne fasse pas semblant de n’entendre point) : « le profit, ce n’est pas un gros mot ! ».

Mon ami Guy Paris objecta : « cela dépend comment il est redistribué ! ». Mais cette remarque pleine de bon sens ne trouva pas d’écho.

Redistribuer : ça doit être ça, le gros mot….

1) Dans un long article paru dans Les Echos-Business en mars 2011 (intitulé « Senoble, champion des MDD ») un paragraphe était consacré aux « atouts du territoire et du contrôle familial ». On y lit : «  Cette entreprise familiale semble refléter la culture de l’entreprise et sa pérennité. Son maintien dans l’Yonne (le siège, l’usine historique et la plate-forme logistique) illustre son ancrage territorial ». Aujourd’hui, ça désancre….