bloc notes

Le Festival International des poètes en Val de Marne s’est ouvert hier. On lira ci-dessous un poème de Carol Ann Duffy, invitée au festival.

Eau

Ton dernier mot fut eau,
que je versai dans une tasse d’hôpital en plastique, portai
à tes lèvres – ta petite gorgée, ton léger sourire, ton soupir –
puis, dans la chaise à côté de toi,
____________________________m’endormis.

M’endormis pendant trois heures perdues,
pour me réveiller, assoiffée, entendre puis voir
une pie donner l’alerte dans un buisson dehors –
l’aube si tôt – et boire à ta tasse encore pleine.

Eau. Les fois où j’appelais enfant
pour boire, jusqu’à ce que tu viennes, t’assoies au bord
du lit dans le noir, en me tenant la main,
tout comme nous nous tenions la main quand  tu es morte.

Un beau dernier mot.
__________________ Bien des nuits depuis que j’ai pleuré, mais suis allée
retrouver ma propre fille avec de l’eau, l’ai regardée
boire puis dormir. Eau.
___________________ Ce qu’une mère continue
d’apporter dans l’obscurité
à sa fille assoiffée.

In The Bees, traduit de l’anglais par Thierry Gilliboeuf  ©  Faber & Faber

Carol Ann Duffy est née en 1955 à Glasgow, elle est poète et dramaturge. Après des études de philosophie, elle devient critique de poésie au Guardian, puis rédactrice en chef du magazine de poésie Ambit. Elle est professeur de poésie contemporaine à l’Université de Manchester. Nommée poète lauréate de Grande-Bretagne en mai 2009, elle devient la première femme et le premier poète d’Écosse à obtenir cette récompense. Son œuvre est considérable, de même le nombre de ses récompenses. Les dernières : PEN/Pinter Prize, 2012 ; Costa Poetry Award, 2011.

Tout de même, on aura vécu de grands moments lors de cette session du 24 mai du Conseil Général ! Notre collègue Alain Drouhin y a fortement contribué en déclarant : « Je me repens. Nous aurions dû demander les compensations de l’Etat avec plus de conviction ». Le même collègue parlait lors de la session budgétaire de son « chemin de croix ». Chemin de croix hier, confessionnal aujourd’hui : Alain Drouhin semble touché par une vocation œcuménique irrésistible…

Certes, la situation financière du Département -comme celle de toutes les collectivités locales ou territoriales- n’est pas des plus florissantes. Et certains sont tentés, oublieux de leurs propos antérieurs, d’en appeler à l’Union Sacrée. Sortir des « clivages politiques » serait, à les écouter, la solution.

Comme si aucune alternative économique n’était possible !

Ce n’est pas ce que dit l’OFCE.

Ce n’est pas ce que disent les « Economistes Atterrés ».

Ce n’est ce que dit Paul Krugman, prix Nobel d’économie.

Et j’en passe…

Au fond, si clivage politique il y a, c’est bien sur cette question qu’il se dessine. Le reste n’est qu’incantation.

A la rigueur -c’est le cas de le dire-, je veux bien brûler un cierge en compagnie d’Alain Drouhin...

Mais il y a mieux à faire…

On se souvient du fait que le PEAD - Programme Européen d’Aide aux plus Démunis- (grâce auquel diverses associations caritatives  ont pu servir de nombreux repas) a été remis en cause suite à une décision de la Cour de Justice Européenne.       

De multiples protestations, de nombreuses interventions ont permis de ne pas tourner la page aussi honteusement.

Ainsi naquit l'idée d'un Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD). Plusieurs commissions du Parlement Européen y travaillent. Mais rien n’est joué ! Le budget de ce fonds passerait de 500 millions d’euros annuel pour le précédent programme à 350 millions d’euros, alors même que c’est désormais 28 Etats au lieu de 20 qui sont concernés. Par ailleurs les conditions d’accès au fonds seraient durcies et compliqueraient inutilement le travail des organisations caritatives et de leurs bénévoles.

Avant le passage du texte en Assemblée Plénière du Parlement Européen, il reste peu de temps. Va-t-on laisser faire ?  

J’étais vendredi au vernissage de l’exposition présentée par le Photo-club de Pont-sur-Yonne (« Trésors de l’Yonne ») en présence de nombreuses personnes et en compagnie de monsieur Duez, Président, ainsi que de Jeanine Domat, Maire. Magnifiques clichés qui n’attendent que votre visite. Pour en savoir plus : http://photoclubpsy.info

Samedi, inauguration du 50^ème. Salon de Printemps à Sergines : un Salon « charnière » particulièrement réussi.

Dimanche, l’équipe de l’Entente Vinneuf-Courlon, demi-finaliste, a battu l’équipe adverse par un score sans appel : 3-0. Félicitations à tous !

  « Fluctuat nec mergitur » est la devise des marchands d’eau adoptée par  la ville de Paris au 17^ème. Siècle. Traduisons : « Battu par les flots, il ne sombre pas ».  

  Au moral, ces derniers jours, on appliquerait bien la formule.

  On a vu des reportages télévisés, inquiétants, sur la « galaxie des hooligans », les mouvements nationalistes et extrémistes. On a su qu’un garçonnet de cinq ans, aux Etats-Unis, a tué sa petite sœur de deux ans avec son propre fusil : il paraît que là-bas les carabines pour enfants sont vendues  en grande surface avec les cannes à pêche et le matériel de camping… On a appris qu’au Cambodge un atelier de fabrication de chaussures s’est effondré sur les ouvriers qui y travaillaient, si peu après le drame du Bangladesh. On a compris que certains supporters de foot ne supportent guère la République et ne se supportent pas du tout entre eux. On a entendu que Jérôme Cahuzac supposait qu’au bout de l’allée d’un marché dominical, juste après la marchande de légumes, se trouvait l’Assemblée Nationale. Mais que finalement, non. On a lu qu’une nouvelle menace judiciaire se profile pour Claude Guéant qui aurait favorisé un emploi fictif. On a été vite saturé…

  On nous a dit aussi que la France est entrée en récession.

« Qu’est-ce qui coince ? » ironise la Une du « Point », peu habitué à faire dans la dentelle. Réponse de Bruno Lemaire, qui vend la mèche : « Je ne suis pas sûr que nous aurions fait mieux »…

 Comme il a dû se faire appeler Alfred, le pauvre Bruno ! Comme ses petits copains ont dû lui rappeler la phrase d’André Maurois : « Si la sincérité est de verre, la discrétion est de diamant » !

Allez, ce n’est pas encore cette fois que le moral va sombrer...

Nos amis de l’ASEPA  consacrent un article au « genévrier commun, emblème des débits de boisson jusqu’au 20^ème. Siècle ». Captivante étude illustrée de cartes postales anciennes.  A lire -sans modération - sur  http://asepa.over-blog.com

L’UMP, en phase de reconquête, proposerait -dit-on- des séances d’aide aux devoirs et dispenserait –dit-on- des conseils en matière de formation. La politique, ça lasse. Aussi, « quoi qu’il arrive » (comme dirait François Fillon)  mieux vaut faire utile… De la part de ceux qui, aux manettes, ont porté des coups brutaux au système éducatif français (suppression de postes, suppression de trois heures d’enseignement par semaine…etc.), la contradiction se pose là !

Mais laissons cela.

Je vois d’ici nos fiers militants de l’UMP aux prises avec les subtilités de l’orthographe. Eux qui dénoncent « les portes paroles de la Gauche et des Verts » (communiqué de l’UMP de l’Ariège). Eux qui rendent compte de la traditionnelle cérémonie des Vœux de leur Fédération de la Drôme « qui a réunit plus de 250 personnes ».Eux qui (Jeunes Populaires 79) déplorent : « le jeudi précédent, il y avait pas mal de verglas et pourtant l’aide aux devoirs avait bien lieux »…

J’entends d’ici François Fillon et son célèbre « gaz de shit » donner un coup de pouce en matière de vocabulaire.

Ou bien Nadine Morano, à propos d’élégance de style. Elle qui s’était distinguée par un SMS destiné à Christian Estrosi dans lequel elle accusait François Fillon de lui avoir « chié dans les bottes ».

Ou, mieux encore, Nicolas Sarkozy divulguer quelques secrets d’harmonie lexicale et de pureté prosodique : « l’écologie, c’est  pas qu’y ait que des jardins et plus d’boulot pour vos enfants et pour vous…S’il y en a que ça les démange d’augmenter les impôts… » (chez Alstom à Ornans).

Les « Umpiens » veulent faire cours…

Pourvu qu’ils fassent court !

Dans la belle église de la sympathique commune de Saint-Sérotin, l’ensemble « Corpo di Strumenti » donnait un concert cet après-midi. Pédagogie, virtuosité, c’est un véritable moment de talent et de sérénité que les trois concertistes ont offert au public ravi. Ce dernier a répondu par une écoute attentive et une ovation reconnaissante.

En seconde partie, audition des élèves de l’Ecole de Musique et de Théâtre Yonne-Nord, dirigée par Guy Printemps. Là, c’était un peu comme une fête : celle qu’aurait organisée Arsène Lapin. Certes, Annabelle l’hirondelle s’était excusée pour cause de couvaison. Mais il y avait du beau monde : Alain le Renard entonna une chansonnette, Danny Boy fit une démonstration  sur un suave tango, on dansa la samba, on poussa la chanson du Roi. Le tout se termina autour du calumet de la Paix. Bravo !

Prochain concert à Perceneige. On y sera.

Au risque de vous surprendre, je voudrais adresser ce matin deux sincères remerciements.

Le premier sera pour Claude Guéant et son apport irremplaçable à la culture générale des Françaises et des Français : qui, honnêtement, connaissait le peintre flamand Andries van Eertvelt avant que l’on n’évoque les toiles de notre Claudourou? Peu de monde assurément. Voilà donc une lacune comblée…

Oh, bien sûr, l’impétrant se défend : s’il les a vendues plus cher que ce qu’elles valent, c’est qu’il a fait une bonne affaire ! Et ces primes –non déclarées- versées en liquide (« quelques milliers d’euros » seulement, presque rien…) ? C’était pour acheter des appareils électroménagers ! « Je n’ai jamais rien blanchi » affirme Mister Guéant Vert de rage. La preuve : il payait son lave-linge en liquide…

Revenons à notre peintre, enfin tiré de l’anonymat : on notera, dans ses œuvres, une certaine attirance pour les marines. Coïncidence sans doute : notre Claude ne serait-il pas victime de la même attirance pour Marine ?... Ma grand-mère aurait dit : il y a des coups de pieds dans le Guéant qui se perdent…

Le second sera pour Frigide Barjot (« Stupide Cageot » dirait François Morel…) et son apport inestimable à la culture générale des Françaises et des Français. Renouant avec l’art perdu des troubadours, elle nous avait servi une chanson indispensable (qui, si j’ose dire, entrera dans les annales…), emplie d’une intense poésie : « fais-moi l’amour avec deux doigts ». A chanter devant l’Assemblée Nationale ?... Suggestion au passage pour cette nouvelle égérie : se battre contre la VMA : la vulgarité musicalement assistée…

Drôle de climat tout de même. Il pleut en mai comme en novembre. Et des esprits malins surfent sur ce terrain pour asséner : « tous pourris ! » (sauf eux-mêmes, évidemment…). « Ne nous laissons pas tenter par l’amalgame » écrit André Villiers, bien content d’avancer ces mots juste après l’affaire Cahuzac – tout autant détestable-…C’est vrai et les Français sont encore nombreux à ne pas s’y tromper : selon une étude « Enquête Harris Interactive » 76% des personnes interrogées se déclarent attachées à leur commune et 64% indiquent avoir une bonne opinion de leur maire.

« Dieu reconnaîtra les siens ». Comme disait ma grand-mère…. 

Hier, nous inaugurions une exposition sur le thème de la déportation. En présence de Jean Maurice, ancien déporté, d’Albert Poidevin (Le Souvenir Français), de Jean-Luc Prieur (Association Musée Mémorial Résistance Yonne) et des membres de l’Amicale des Anciens combattants, j’ai pu notamment rappeler au public présent les enjeux d’une telle cérémonie : « la première fidélité à la mémoire des victimes de la déportation consiste à combattre toutes les formes de résurgence des idéologies qui conduisirent à ce drame humain ». Une gerbe a été déposée au monument aux morts où une minute de silence fut observée.